Discussion-Dialogue

EN PRATIQUE – Débattre--Partie 1

Repères théoriques

Selon D. Schnapper, l’existence de la nation implique que ses membres admettent des normes et des lois communes, qu’il y ait un minimum d’accord entre les individus sur la vie en commun. La nation exige donc la référence à un intérêt général qui dépasse la simple somme des intérêts particuliers, ainsi qu’un sens de la modération et du compromis dans la vie publique. « ... la nation suppose que s’est constitué un espace politique (un domaine public commun) au sein duquel on cherche à dépasser les différences entre les populations par la discussion publique et le respect de la loi, fondés sur une idée de l’intérêt collectif ».

La discussion apparaît ainsi comme permettant l’émergence d’un compromis, d’un accord autour de ce qui caractérise l’intérêt général. P. Caniez confirme ce propos, il estime que la discussion seule permet de confronter la pluralité des points de vue, D’explorer les différents aspects et la complexité des problèmes et d’élaborer des solutions adaptées. Et de préciser « ... il n’y a de communauté politique que fondée sur la discussion, et non pas sur la violence ... ».

La discussion peut impliquer différentes populations, mais également des individus, des syndicats, des groupes de pression et des partis. Ainsi P. Caniez la défini comme intéressée et portant en elle la défense d’intérêts particuliers, même si elle aboutit à des solutions de compromis. C’est cette dimension de l’intérêt qui distingue selon lui la discussion du dialogue. Et il cite les travaux d’Eric Weil qui conçoit le dialogue comme un débat désintéressé, entre hommes de culture, sur la définition des valeurs fondamentales comme l’égalité, la liberté, la justice ...

Si les notions de discussion et de dialogue ont donc des caractéristiques et des objets différents, elles se rejoignent pourtant.

Ce sont, en effet les valeurs qui fondent les règles et les normes, des règles et des normes qui, à leur tour, organisent la vie en commun.